La chaleur est étouffante. Les draps sont moites. Les gorges
sèches. Cette sensation est intenable, mais je ne peux imaginer l’abandonner.
Nos deux corps se mêlent, s’entrechoquent, avec violence, avec intensité. J’en ai mal. Je voudrais m’arrêter, dire stop, mettre un terme à ce sinistre échange. Je ne peux m’y résoudre. Je sais que ce sera la dernière fois. Je ne veux pas la laisser partir.
Ce n’est pas la première fois que cela doit être la
dernière. Mais, à cet instant, nous savons tous les deux qu’il ne sera plus
possible de retourner en arrière.
Pour une ultime fois, nos bouches se sont liés, nos peaux se
sont embrasées, nos sexes se sont unis, nos corps ont dansés ensemble une chorégraphie
sensuelle et intuitive.
Ses pupilles s’élargissent un instant, avant que sa paupière
ne se rabatte lentement, elle inspire profondément, tandis que son dos se
raidit et qu’elle bascule brusquement en arrière. Elle se contracte, toute
entière, ses ongles venant profondément meurtrir mon épaule. Je garderai sa
trace, pendant quelques jours.
Puis, elle vient s’étaler contre moi, de toute sa frêle
carcasse, tremblant de plaisir et de peur de ce qui l’attend. Mes bras l’enlacent,
serrant sa tête contre mon torse nu. Une dernière fois.
La rosée vient perler au coin de mon œil, glisse lentement
sur ma joue, et viens glisser au coin de mes lèvres. Le gout des larmes vient
se mêler au sien.
J’avais oublié cette saveur.
C’est ce qu’il me restera d’elle.
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