Stop.
Lis ces lignes. Elles sont pour Toi. Ne détourne pas le regard. N’essaye pas
une nouvelle fois de fuir, de t’esquiver, de battre en retraite. Là, sous Tes
yeux s’écoulent les derniers mots restés coincés au fond de ma gorge, glissant
lentement le long de mes doigts, pour finir encre sur cette page.
J’ai tout d’abord songé à une lettre manuscrite. Quoi de
plus old-school qu’une graphie sur un papier. C’est ainsi que je l’avais
imaginé. C’est comme ça que je le pensais. Mais ce qui doit être fait, doit l’être
de toute autre manière.
Les larmes auraient-elles coulées, lorsque Tu aurais repensé
aux miennes, mouchetant le papier, se mêlant à l’encre ? Aurais-Tu pleuré,
en revoyant mes sanglots ? Est-ce cela, que je souhaitais vraiment ?
J’en doute.
Mon esprit s’embrume tandis que cette cigarette se consomme,
que ce verre se vide inexorablement. Les mots ont du mal à s’enchainer. Qu’ai-je
donc à Te dire ?
Dans mon esprit, Tu aurais conservé cette lettre, quelque
part, caché. Nous n’en aurions pas reparlé. Quelques années plus tard, je Te l’aurais
redemandé, pour la lire de nouveau. Et la faire disparaitre, à tout jamais.
Est-ce cela, que je souhaitais vraiment ?
J’en doute.
Les choses se précisent. Je ne sais pas comment je vais
continuer cette écriture, mais sais comment je vais l’achever. En fermant une
porte, en tournant une page, en enfilant de nouveau une épaisse armure, que je
ne regrette pas d’avoir retirée. Je me protégerai de nouveau sous la plaque de ces
instants délicieux que j’avais tant cherché à fuir. Je me protégerai de nouveau
sous la maille de ces émotions troublantes que j’avais tant cherché à combattre.
Je me protégerai de nouveau sous le cuir de ces douleurs insupportables que je
n’ai su encaisser.
Je ne veux pas Te faire regretter, je ne veux pas de Tes
excuses. Tu as déjà mon pardon. Tu l’as toujours eu. Tu l’aura toujours. Je ne
cherche pas à t’émouvoir. Juste à ce que Tu comprennes cet instant où j’écris
ces mots. Est-ce cela, que je désire vraiment ?
Sans aucun doute.
On m’a souvent demandé ce que j’ai fais de plus beau, de
plus fou, de plus grand par amour.
C’est de Te laisser partir.
C’est de Te laisser partir.
Et d’abandonner pour toi, cette majuscule.
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