Je lis au plus profond de son
iris le paradoxe de son ressentit actuel, de la lutte de son corps entier qui
cherche vainement à déterminer la conduite à adopter.
Elle est en pleine possession de
ses capacité cérébrales, cela ne fait aucun doute, mais pour autant, son esprit s'embrume des signaux qu’envoient chacune de ses terminaisons nerveuses, au
plus profond de ses viscères.
Son cœur s’embrase, battant sans
discontinuer le rythme d’une mélodie chaotique, irriguant son organisme,
rougissant ses joues, titillant ses lèvres, chatouillant ses seins. Elle tente
de contrôler cette masse qui martèle sa poitrine, et contre laquelle, peu à peu,
elle réalise qu’elle ne peut rien.
Elle emplit ses poumons d’air,
essayant désespérément de mettre un terme à cette danse incontrôlable. Ses
narines frémissent, tandis qu’elle relâche cette tension accumulée, tout en
pensant vainement qu’elle expulse ainsi un peu de son incompréhension.
Son estomac s’irrite de la bile
qui s’y échoue, et brule intensément, la démange, tord douloureusement son
ventre de dégout, de répulsion, de colère, de haine. La nausée. Elle a la
nausée. Elle sent cette acidité désagréable la meurtrir de l’intérieur, elle
veut me cracher cette douleur au visage. Elle devrait le faire.
Mais quel est donc ce frémissement
au creux de ses reins, cette décharge incomprise, inconsciente, incontrôlable. Inattendue.
Son dos se cambre, insensiblement, sa nuque frémit, ses yeux se ferment un bref
instant.
Oh oui, je suis tout ce qu’elle
méprise. Et tout ce qu’elle aime.
Sa main vient violemment frapper mon visage, ma tête tressaute, mais mon esprit reste clair.
Elle me regarde, et à travers ses
larmes, je lis au plus profond de son iris le paradoxe des mots qu’elle veut
prononcer.
« Est-ce que ça fait mal ? »
[Le dessin vient du blog d'une amie et est l'inspiration du texte.
http://trentesept.blogspot.fr/]
Je me commente moi même pour apporter une précision:
RépondreSupprimerEn écrivant ce texte, je n'y ai pensé nul sens caché. Non, ce n'est pas la description d'un viol, même pas d'un rapport sexuel. À part la gifle finale, il n'y a pas de contact physique imaginé.
Mais c'est vrai qu'à la relecture, y voir ça m'a troublé...
J'aime beaucoup le texte.
RépondreSupprimerC'est vrai que ça colle très bien à ce que fait Louison.
Au début on croirait vaguement à une histoire menstruelle et puis on se rend compte que c'est bien plus que ça.
Plus émotionnel, moins certain.
La douceur côtoie la violence, ce n'est pas lisse.