mercredi 20 mai 2015

Placebo

J'ai toujours cru que l'indifférence était le silence, une indicible souffrance.
Non. C'est un son assourdissant surinant sûrement mon tympan.
Voilà donc ce sifflement constant, qui s'oublie parfois quelques instant, pour revenir dans une charge écrasante à chaque intervalle ouvert par ma raison.

Je m'efforce fiévreusement de l'effacer, faisant cesser ses appels par quelques placebo temporaires, trouvant leurs origines dans les vestiges d'un passé dissolu, aux fantasmes inassouvis et à l’épiderme suintant.

J'ai pris une bouteille de whisky médiocre, pour en inonder mes plaies masochistes, et les lécher avec délectation, préférant me plaindre et me complaire dans une décrépitude que j'abreuve moi-même d’éthanol et de fluides corporels.

Et tu t'en offusque ?

Il n'y a pas de pensées outrageantes, juste des esprits sensibles. Tu me juge bien trop incisif, vulgaire, lubrique ? Parce que je parle de haine, de baise et de jouissance ?
Tu préfère que je me complaise dans une hypocrisie optimiste, où je te dirai des litanies inspirés sentant le bonheur et la satisfaction ?

Regarde, je pisse sur tes niaises attentes, je crache sur le portait que tes espérances ont fait de moi.

Tu veux que je m'assagisse, que j'espère, que j'exprime ma satisfaction de chaque miette d'allégresse lancé, craché à ma gueule ?

Donne moi juste ce que mon égoïsme attend de toi. Je ne vais pas te laisser espérer juguler mes concupiscente espérance, elle sont les seules que j'accepte. Accueille juste mes lèvres avides en guise de bâillon de fortune. Si tu ne veux me comprendre, laisse moi juste te prendre au mot lorsque tu me dis de jouir de ces petites choses.


Tu me hais ? Bien. Ma folie ne prend son corps que dans la frustration.

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