dimanche 17 mai 2015

Page Blanche

J'ai essayé en vain de laisser couler des larmes sur un carnet, espérant qu'en séchant elles se transformeraient en des phrases qui font sens. Mais je n'ai que des mots vides, des formulations creuses, une lourde et terrifiante redondance traînante et transpirante.

Alors c'est donc cela ? Plus un mot, plus un regard, plus une crissante mélodie dictant ses pensées lubriques, funestes et avinées ?

Que vais-je donc faire de toi, amante épisodique, si tes mains ne guident plus les miennes, si ton souffle ne me fais plus frémir, si je ne perds plus dans des bras ou contre ton sein tandis que tu me susurre avec mélancolie tout ce que tu m'as promis et que tu m'as patiemment regardé perdre, un rictus au coin de tes lèvres cruelles ?

Que me demande tu donc ? Que je m'abandonne à d'autres tandis que je t'attend, que les jours passent et que ton absence fait doucement son œuvre ? Que je t'oublie, que je te renie ? Que je n'espère plus panser mes coups auprès de toi, que les pensées que je t'adresse s'effacent lentement, inexorablement.


Écoute donc ce cri de passion que je te lance, viens me rejoindre dans mes nuit de solitude ou de perdition, de contemplation ou de débauche. Reviens te blottir au creux de mes draps. Fais moi goutter de nouveau la saveur de l'extase.

Ton nom ne veut franchir le bord de mes lèvres.

Inspiration.

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