J'ai essayé en vain de laisser couler
des larmes sur un carnet, espérant qu'en séchant elles se
transformeraient en des phrases qui font sens. Mais je n'ai que des
mots vides, des formulations creuses, une lourde et terrifiante
redondance traînante et transpirante.
Alors c'est donc cela ? Plus un
mot, plus un regard, plus une crissante mélodie dictant ses pensées
lubriques, funestes et avinées ?
Que vais-je donc faire de toi, amante
épisodique, si tes mains ne guident plus les miennes, si ton souffle
ne me fais plus frémir, si je ne perds plus dans des bras ou contre
ton sein tandis que tu me susurre avec mélancolie tout ce que tu
m'as promis et que tu m'as patiemment regardé perdre, un rictus au
coin de tes lèvres cruelles ?
Que me demande tu donc ? Que je
m'abandonne à d'autres tandis que je t'attend, que les jours passent
et que ton absence fait doucement son œuvre ? Que je t'oublie, que je te
renie ? Que je n'espère plus panser mes coups auprès de toi,
que les pensées que je t'adresse s'effacent lentement,
inexorablement.
Écoute donc ce cri de passion que je
te lance, viens me rejoindre dans mes nuit de solitude ou de
perdition, de contemplation ou de débauche. Reviens te blottir au
creux de mes draps. Fais moi goutter de nouveau la saveur de
l'extase.
Ton nom ne veut franchir le bord de mes lèvres.
Inspiration.
Ton nom ne veut franchir le bord de mes lèvres.
Inspiration.
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