Explosion.
Je n'attend que ça.
Je suis debout, les bras ballant, au milieu de cette foule dont j'espère l'hostilité. Ils passent à coté de moi, sans vraiment s'en rendre compte. Je cherche des regards connus, des œillades méfiantes, j’attends que l'un d'eux me crache au visage.
En vain. Je ne suis qu'un badaud, anonyme dans ce vide bondé, une face lisse et insipide se mêlant aux autres.
Le sang bat contre mes tympans, coule le long de mes doigts endoloris. Je ne suis qu'un être de plus perdu au milieu de l’indifférence et de l'ignorance de cette masse grouillante.
Je n'attend que ça.
Je suis debout, les bras ballant, au milieu de cette foule dont j'espère l'hostilité. Ils passent à coté de moi, sans vraiment s'en rendre compte. Je cherche des regards connus, des œillades méfiantes, j’attends que l'un d'eux me crache au visage.
En vain. Je ne suis qu'un badaud, anonyme dans ce vide bondé, une face lisse et insipide se mêlant aux autres.
Le sang bat contre mes tympans, coule le long de mes doigts endoloris. Je ne suis qu'un être de plus perdu au milieu de l’indifférence et de l'ignorance de cette masse grouillante.
Je porte mes mains à mon visage,
griffant lentement le masque qui dissimule la crasse, la douleur, la
folie, la haine. Rien. Il est fait de chair. Il repose élastiquement
sur mon crane, palpitant doucement au rythme des battements
erratiques de mon cœur maladif.
Alors, j'avance avec lenteur au sein de
cet océan d'organismes médiocres et méprisables qui sentent la
sueur, la fumée, la fatigue, l'usine, les déo bon-marchés de
qualité discutable.
Ces gens qui sentent la vie, en bref.
Cette humanité.
Ces gens qui sentent la vie, en bref.
Cette humanité.
Et, je m'en éloigne avec colère et
agacement, m'adossant quelques instant à un tuteur de fortune,
m'encrassant les poumons de goudron et de solitude. Tandis qu'ils
sont là, à une distance raisonnable, je me permet de les juger plus
en détail.
Ils rient. Ils pleurent. Ils se souviennent. Ils s'aiment. Ils espèrent. Ils se trompent. Ils regrettent. Ils pardonnent.
Ils rient. Ils pleurent. Ils se souviennent. Ils s'aiment. Ils espèrent. Ils se trompent. Ils regrettent. Ils pardonnent.
Ils sont si...ils sont si...
Je...je les envie parfois. J'en suis
jaloux. Parce que je ne pense plus que par le péché, que par la
corruption. J’attends qu'ils viennent respirer les fumées néfastes
que j'expulse avec froideur, je ne fais qu’espérer qu'ils viennent
chuter en contrebas, me faisant ainsi un confortable matelas de
cartilages et de muscles flasques qui mettrait un terme à ma propre
descente.
Je m'y vautrerai avec plaisir, avec
gourmandise, avec la satisfaction délicieuse de les avoir menés
jusque là.
De temps à autre, je m'amuse d'une âme
en peine, je la traque, le l'attrape, je la traîne, je la traite
comme une petite chose qu'il me faut modeler à ma propre image.
Froide. Cynique. Critique. Caustique. Et Cætera.
Parfois, j'aimerai croire en une
autorité suprême. Enfin, je veux dire, autre que moi même. Ainsi,
j'aurais l'impression d'être un VRP quelconque pour une puissance
supérieure et néfaste. Lucifer, Seth, Saïtan, Nyarlathothep,
Méphistophélès, Monsanto, Azazel. J'aurai un plan de retraire
parfait après le trépas.
Cela donnerait un sens, cela donnerait
un but, pas simplement une page ou deux dans un livre de psychiatrie.
Regardez moi donc, face à vous. Ai-je
l'air bien différent de telle ou telle personne que vous connaissez,
que vous côtoyez, que vous adulez ou que vous méprisez, que vous
aimez ou que vous haïssez. Ne sont ils pas si ridiculement normaux,
humains, enfermés dans leur cage osseuse et dans leur pensée
sûrement forgée par des siècles de morale, de religion, de Droit,
de mode de vie et de guide de conduite.
À vous aussi, ne vous-a-t-on pas dit que l'on devait ressentir, que l'on devait avoir des émotions ? Qu'un enfant était beau, que le mensonge était odieux, que l'Amour était le plus doux des présents, que la vengeance était un leurre ?
À vous aussi, ne vous-a-t-on pas dit que l'on devait ressentir, que l'on devait avoir des émotions ? Qu'un enfant était beau, que le mensonge était odieux, que l'Amour était le plus doux des présents, que la vengeance était un leurre ?
Croyez moi, vous vous vous égarez dans
vos certitudes mainte fois répétées par vos pairs, par vos
parents, par vos proches, qui prétendent savoir ce que vous pouvez
faire, ou non, de votre vaine existence.
Rejoignez moi donc, venez donc goûter à mes errances, venez enlacer vos propre désillusions pour mieux les plaquer au sol et les rouer de coups dans une joyeuse furie auto-destructrice. Soyez en sur, je ne serai pas avare des conseils toxiques qui vous mèneraient sur les sentiers de la perdition.
Rejoignez moi donc, venez donc goûter à mes errances, venez enlacer vos propre désillusions pour mieux les plaquer au sol et les rouer de coups dans une joyeuse furie auto-destructrice. Soyez en sur, je ne serai pas avare des conseils toxiques qui vous mèneraient sur les sentiers de la perdition.
Avec un peu de chance et, plus
improbable, de présence d'esprit, vous en viendrez à suffisamment
me haïr pour avoir la force de me détruire. Une fois que toute vos
digues morales auront explosées sous le flot grondant de l'indécence
et de la démence vous pourrez mettre à bas ce colosse orgueilleux,
psychotique et mégalomane qui me sert de figure publique.
Non. Non.
Ne gratte pas plus loin. Non. J'ai déjà essayé, il n'y a rien à trouver derrière. Il n'y a que des paysages arides et décharnés, parcourus pas des hyènes hurlants et affamés. Marcher jusqu'à ses frontières est trop fatiguant, mon acédie est catégorique.
Non. Arrête. Je te l'interdis.
Ne gratte pas plus loin. Non. J'ai déjà essayé, il n'y a rien à trouver derrière. Il n'y a que des paysages arides et décharnés, parcourus pas des hyènes hurlants et affamés. Marcher jusqu'à ses frontières est trop fatiguant, mon acédie est catégorique.
Non. Arrête. Je te l'interdis.
Je cherche ma destruction, pas ma
rédemption. N'essaye pas de me prétendre meilleur, moi qui ne
cherche qu'à t'attirer dans des filets d'échardes et de barbelés.
Je t'y veux nue et docile. Je ne veux pas de ta compassion. Je ne te
veux que comme un outil de ma luxure et de ma concupiscence.
Éloigne ces mains de mon visage, ne cherche pas à effleurer mon âme. Cesse de susurrer ces douces paroles à mon oreille. Je ne les mérite pas. Je ne te...
Éloigne ces mains de mon visage, ne cherche pas à effleurer mon âme. Cesse de susurrer ces douces paroles à mon oreille. Je ne les mérite pas. Je ne te...
Ne m’entraîne pas au milieu de cette
foule. Ils sont trop communs. Ils sont trop vulnérables. Ils sont
trop stupides. Ils sont trop heureux.
Vois, petite idiote, je commence à sourire. Je commence à rire.
Vois, petite idiote, je commence à sourire. Je commence à rire.
Je commence à aimer. Et tu crois
qu'ensuite tu va me détruire en me faisant pleurer ?
Arrête. Non. Continue.
Continue donc à me traîner dans cette
délicieuse insouciance que j'ai systématiquement évité. Arrache
donc couche après couche, membrane après membrane, met à nu ce
qui, à ton sens doit l'être. Trouve donc une faille, va y.
Tu m'extrais de ma solitude sordide,
celle où je désirai demeurer. Je vais te haïr secrètement pour
cela. Et lorsque je serais assommé, hébété, par tant de douceur
et de bons sentiment peut-être, je dis bien peut-être, peut-être
que je me laisserait aller à quelques émotions que je supposerait
de circonstance, à quelques sentiments factices et bien ficelés.
Et tu prétendra que tout cela est bien
réel. Tu prétendra que, finalement, je m'était fourvoyé. Que,
finalement, il est facile pour moi de m'abandonner à quelques
pensées mièvres et entêtantes.
Alors, j'aurais des projets, de
peindrais de cyclopéen dégradés de rose sur fond rose, non pas
avec cynisme, mais avec bienveillance, je t'écrirai des lettres sur
un papier doucement parfumé, qui te parlerons d'idylle, de rêve et
de saine contemplation. Je te ferais un trône de tendresse, de
caresse et lascivité.
Et lorsque tu m'abandonnera, aux portes de cette battisse en flamme, que j'aurai nommé "notre histoire", je finirai par lui tourner le dos pour rejoindre à pas hésitant mes rejetons ectoplasmiques qui aurons bien trop appris en mon absence.
Voilà. Ils me détruisent. Ils me dévorent. Tu m'as fais tout perdre. Surtout mon ambition qu'ils me terrassent.
Et lorsque tu m'abandonnera, aux portes de cette battisse en flamme, que j'aurai nommé "notre histoire", je finirai par lui tourner le dos pour rejoindre à pas hésitant mes rejetons ectoplasmiques qui aurons bien trop appris en mon absence.
Voilà. Ils me détruisent. Ils me dévorent. Tu m'as fais tout perdre. Surtout mon ambition qu'ils me terrassent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire