mercredi 3 juin 2015

Foule

Laisse moi, jeune fille, m'égarer auprès de toi, dans une fièvre torride, fumante d'insouciance et de désir.

Nous sommes deux gosses égarés dont la main a été lâchée dans une foule assommante et grouillante.

Nous voilà seuls, coupés de nos dépendances et de nos futurs entrevus. Là où nos passions tentent de nous extirper de notre réalité, notre raison succombe et se laisse couler. Nous espérons tous deux que le temps accomplisse sûrement son ouvrage, qu'il nous délivrera de cette douloureuse attente, de ce silence pesant d’où l'on attend qu'une voix familière émerge :

« Va, reviens auprès de moi. »

Mais est ce bien l'heure de saisir cette main tendue pour poursuivre cette balade qui nous avait épuisée ? Doit-on dés lors reprendre sa route, alors qu'il y a quelques instants, nous étions fatigués ?

Je te souhaite de t’évader de la foule, de saisir cette transe qui t'es donnée.

Je te regarderai, t'évader de al foule, avec regret mais avec bienveillance.

Je resterai là, seul, debout au milieu de la foule, à t'envier et à espérer.

Mais tandis que nous sommes ici, face à face, au milieu de la foule, viens, tend donc les bras pour quelques pas de valse. Gouttons à chaque temps, jouissons à chaque pas de ces mesures d'abandon et de volupté.


Et lorsque l'orchestre s’arrêtera, je te regarderai t'éloigner, le sourire aux lèvres, tandis que tu t’évaderas de la foule.

Et le rythme de tes pas meublera mon silence.

Jusqu'à ce qu'à ce que, à mon tour, je m'évade de la foule.

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