jeudi 26 septembre 2013

La mélancolie est une amante cruelle.

C'était il y a deux ans. C’était hier.

C'était une simple passade, une extase passagère. Mais elle a duré des mois. Je me rappelle encore de cette soirée de septembre, des vêtements que je portais, du parfum qui te sublimait. Je me rappelle même de ce que nous avions bu, un vin blanc, sec, dont j'étais coutumier. Cette soirée ne représentait rien pour moi, mais maintenant, elle symbolise tant.

Nous avions échangés, à propos de tout, à propos de rien. Ce fut une soirée sympathique, simple, sans prétention. Nous étions deux enfants, moi notamment. Les épreuves de la vie t'avaient bien plus marquées, et je me prétendais immunisé. Comme j'avais tort.

Nous avons bu, nous avons ris. Nous savions comment cette nuit se terminerai, bien que nous puissions prétendre le contraire, hypocritement. Oh, que j'ai repensé à cette nuit. Elle est restée dressée, tel un temple millénaire, érigée douloureusement au milieu du néant de mon détachement.

Rappelle toi de mes doigts sur ton corps, rappelle toi de nos chairs embrasées, rappelle toi de ces soupirs d'extases tant de fois répétés. Ces souvenirs insupportables raniment un désir écarté, un désir oublié, un désir enterré. Ma respiration se fait plus profonde, plus pesante tandis que les images de ces instant se dessinent et rebattissent pour quelques secondes ces instant de volupté.

Va, fuis mes pensées souvenir de malheur ! Ne me rappelle donc pas le bonheur, emporte la joie, garde pour toi cette jouissance ! N'essaye pas de venir poser tes pattes sur mon épaule ! Allez, va, envole toi au loin, je ne veux pas de tes regrets, je crache sur ta mélancolie, je maudis ces rappels incessant de ce que fut l’espérance !

Je reste là, dans cette chambre obscure, à te regarder t'envoler. J'ai cru que j'allais essayer de te saisir.


C'était il y a deux ans. C'était hier.

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