mardi 7 juillet 2015

Terpsichore


Terré au cœur de la soie, ton corps s'agite doucement, sous mon œil satisfait et humide.

Sûrement, tes mains glissent sous les sens de ma fantaisie dans une sensuelle mise en scène qui s'écoule sans accrocs.

Tu danse, semblant sans espoirs ou pensées déplacés, simplement en effleurant une corde raide et sensible du violon dingue que tu fais gémir de tes doigts habiles.

Chaque geste est une symphonie de saveurs semée par le désir dans la parcelle luxuriante de mes fantasmes.

Tes mains se démènent, tes hanches me débranchent, tes lèvres me délivrent, avec ton corps pour décors.

Alors, je m’abandonne. Fais ce que tu souhaite de mon avenir, joue encore de ma vie, ce cœur s'emballe bien trop des discours de tes yeux.

Et tu continue à te déhancher, à te démener, me menant à la braguette de toute les extrémités de tes membres frêles et de ta peau laiteuse.

Ah, Terpsichore, encore ces pensées lubriques qui ne voient dans cette cavalcade aux airs de ballet que des échos érotiques. Jamais pornographique. Ta danse est légère, mes mœurs le sont aussi et jouissent de cette poésie litigieuse et libidineuse.

Laisse moi avec ma voix, avec mon organe, te faire l'amour avec passion. Pas comme l'on fait l'amour à une amante, mais comme on se délecte de donner du plaisir à une idée, en des orgasmes multiples de beauté exaltée.

Et enfanter avec une idée, n'est ce pas ainsi que l'on fait naître les révolutions ?

Alors, faites l'amour avec les mots, faites l'amour avec la langue, semez les graines de la rébellion !
Faites jouir les paraboles, hurlez donc sur les toits, laissez vous allez à l'extase, soyez les gigolos du langage !
Prenez la poésie dans votre lit nuptial, faites la gémir, laissez la se pâmer, se cambrer, sans jamais plier sous le poids des idées !
Donnez lui corps !
Donnez lui forme !
Donnez lui bouche !

Giflez là, si vous le pensez nécessaire !
Mais de grâce, ne la bâillonnez jamais.

Laissez la rougir, laissez la frémir, laissez la bouillir !

Si elle est couchée, chatouillez la d'une plume, si elle est dressée, faites sauter les barrières de la langue !
Laissez la prendre ses pieds, dans une finale apothé-prose, puis laissez la se blottir auprès de vous, pour que, entre quelques râles saccadés ,elle murmure sa mélodie à votre oreille,.

Une muse comblée est la plus belle des maîtresse.


[Ce texte a été réalisé pour le projet Uranometria, vernissage présentant dix guitares, liées aux 9 muses et à Athena.

Voici le lien vers leur facebook:
https://www.facebook.com/uranometriaproject?fref=ts ]

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